“Ceci n’est pas un recit d’exploits impressionnants, c’est un fragment de vie de deux êtres qui ont parcourus un bout de chemin ensemble, en partageant les mêmes aspirations et les mêmes rêves” Ernesto Guevara de la Cerna – 1952
Le plan: parcourir plus de 5000 km en à peine plus d’une semaine
La methode : L’improvisation.
Objectif : Decouvrir l’amerique latine et passer une frontiere pour renouveler mon visa au chili.
L’equipement : Un sac a dos, quelques gelules d’imodium (por la Bicicleta), une vielle paire de pompes et nos passeports.
Moyen de transport : le bus, adapte a la morphologie des chilien ( 1,70m en moyenne)
Les protagonistes : deux pioux en quête d’aventure : Barbot 23ans, en vacances au Chili pour 3 semaines, son compagnon Florian, 22ans, un fatigue (comme on dit en provence) toujours motive, necessitant 3 mois de visa suplementaires pour finir son stage.
Depart : Lundi 1 aout.
Le periple : Santiago de chile, Buenos Aires (Argentine) traversee du continent d’ouest en est et de son imposante cordillere des andes.
Notre energie : Notre curiosité, notre esprit rêveur, une amitié sincère depuis la fac et notre passion pour la route.
L’idee originale vient de Carlos 26 ans ami de barcelonne, doctorant en physique a l’universite du chili ou j’effectue mon stage. Motives à aller gouter la meileure viande au monde, Carlos, sa copine, barbot et moi allons louer une voiture. Le prix etant exorbitant pour traverser la cordillere avec une voiture louée, nous decidons de la traverser en bus puis louer la voiture à Mendoza, première ville d’argentine apres avoir traversé la cordillère.
Lundi 1er Aout : Le voyage pas encore commencé, les galeres commencent déjà. La copine de Carlos est malade et surtout la frontiere argentine est fermée à cause de la neige, on reporte donc le depart au lendemain.
Mardi 2 aout : Frontière toujours fermée, impossible d’avoir de précisions sur la réouverture qui depends de la méteo. Vers 17h on change complètement de cap. C'est quelquechose qu'il faut savoir faire des fois, tout remettre en question, decider et ensuite foncer. Il nous faut traverser une frontière et peu importe laquelle. J’envoie un mail à Sylvain, un piou du var qui effectue une mission pour l’europe au perou dans une hacienda depuis decembre. Retour à la maison pour faire 1 sac en 20minutes, prevenir mon colloc colombien et sauter dans un taxi pour la station de bus. (Au passage le taxi nous a niqué 10000 pesos (15euros) en nous refilant un faux billet, on prends ca comme un avertissement du perou réputé pour ses vols de touristes) Nous prenons le bus le soir meme à 23h sans savoir si sylvain aura ce mail ou pas. Peu importe les plans galère ont aussi leur charme! On espère que pendant les 31 heures de bus avant d’arriver à la frontiere il nous repondra.
On a laisse derrière nous Santiago et sa civilisation americano-europeanisee pour un ideal, l’esprit ouvert à toutes oportunités. On a devant nous le Perou, un pays que l’on ne connaît principalement qu’a travers tintin. Dorenavent on s’en remet a la chance, et une bonne dose de démerde!!
J’avais besoin de quitter ce que l’on appelle la civilisation et d’être un peu plus pres de la terre. Le reveil dans le bus en plein milieu du desert fut pour barbot tres impressionnant, la premiere fois qu’il découivrai ces dunes arides à perte de vue. Arrivé à la frontiere (Arica) on prend un taxi collectif pour rejoindre Tacna (ville frontalière péruvienne). A la douanne, un coup de tampon sur le passeport, aucune question… c'est different pour les chiliens ou perouviens qui galèrent dans les paperasses ! Premiere preuve qu’on a grave de chance d’etre européens. Que perds t’on en traversant une frontiere ? chaque instant semble divisé en deux, d’un cote la mélancolie en pensant a ce qu’on laisse derriere nous et de l’autre la joie de decouvrir des terres nouvelles… A Tacna nous prenons un bus des annees 50 pour 6 heures jusqu'à Arequipa, Je me souviens que Sylvain m’avait dit qu’il habitait dans cette region. Le voyage dura 8heures à cause de l’ascencion des montagnes et des 7 controles de polices.
Arequipa, Super nouvelle : Sylvain nous a répondu par mail. Il nous dit où il habite, CoraCora, un pueblito perché dans les andes, Il nous dit que ca va être long, tres long mais que ca en vaut le coup car c’est la fete du village. Avec un peu de démerde on arrive a choper un bus 1 heure plus tard pour un village qui semblait pas tres loin sur la carte (vive internet). 12 Nouvelles heures de bus nous achèvent et on arrive a 4heures du mat a Nasca où on negocie un taxi pour 4 nouvelles heures de route vers Puquio. Je monte dans le coffre car en plus de nous il y avait 3 autres peruviens. J’en profite pour preciser, au perou tout se negocie, surtout quand on est gringo, les prix ont tendance à monter d’eux meme. (Le taxi nous coûte 15 soles chacun soit l’equivalant de 4.5euros). Le Lever du soleil à 3000/4000metres fut extraordinaire meme si il faut l’avouer on commencait à avoir la tete dans l’cul. Puquio, a peinne 15 minutes d’attente et on dégotte un combi (mini mini bus dans lequel on monte à autant que dans un bus, c’est du rentable !) pour aller enfin a Coracora. Les paysages à couper le soufle se succèdent durant 4 heures de Piste en terre (tengo el tubo d'escape Jodido!). Dans le bus je discute avec les gens, un jeune de 20 ans par exemple qui n’aura jamais la chance d’étudier car ses parents n’ont pas les moyens et je vous parle meme pas de voyager, ca ne l’empèche pas d’avoir le sourire et d’être curieux de notre vie. Petit detail le chemin de terre borde des précipices de 800/1000m de profondeur, pas de barrieres de securité, le conducteur roule au rythme de la musique locale et moi dans mon calecon j’ai 8 ans ;-) Nous arrivons enfin à Coracora. C’est la fiesta ! La première personne à qui on demande si il sait où se trouve l’hotel, nous reponds : vous êtes les amigos de Sylvano! bienvenido, suivez moi… sur le cul ! A peinne le temps d’embrasser Sylvain pour nos retrouvailles, poser nos affaires et faire la connaissance de 10 autres Gringos francais (dont les parents de Sylvain et sa petite soeur) que nous voilà embarqués chez Jonathan pour la fiesta dans sa maison. (Petite explication : Sylvain à rencontré jonathan la veille. Jonathan fait partie d’une famille importante de coracora, et chaque année une des famille importante invite les autres importantes pour un repas…) Pas le temps de realiser l’honeur qu’on a d’être invités que on se gave deja de specialités locales. Apres ce repas, c’est la messe du village, tout en musique et déguisements pour les bandas. Certains vont voir le spectacle, moi je tombe dans un ambuscade et vais avec d’autres à la Cantina (sorte de bar du peuple). On en sort vers 21heures tous bien joyeux ! Il y avait vraiment un truc magique, on délirai comme des amis de toujours, avec en plus la curiosité des nouvelles rencontres. Direction un endroit pour manger puis une discotheque. Une discotheque !! non mais je reve ! au milieu des andes dans un village si loin de tout ! Voici donc notre premier jour accrochés dans les hauteurs des andes peruviennes loin des sentiers touristiques ; pas de temps de comprendre ce qui nous arrivait que nous avions deja le rythme de la fiesta dans nos cœurs.
Samedi 6 Aout : Réveil un peu pateux, depart pour la corida. Sur le trajet on achète les traditionnelles mandarines et la caisse de bieres pour offrir autour de nous. De suite on se fait inviter à un balcon avec une pure vue sur l'arène. Au programme 23 torreaux par jour à mater suivi d’une bonne fiesta. Pour le 11ieme toreau, sylvain, connu de la moitié des habitants nous permet d’etre invités à rentrer dans l’arène lorsque le toreau est achevé pour l’aroser de bierre (Plein de petits details comme ca changent des corridas que j'ai l'habitude de voir dans le sud Ouest). Ce fut un moment vraiment intense et j’imagine que bien peu de gens on la chance une fois dans leur vie de voir ce que ca fait d’être au milieu d’une arène avec tous les spectateurs autour. Au final on resort plus mouillés que le torreau la figure colante de biere! (ca nourrit la peau, L'oréal parceque je le veaux bien! ) Le soleil se couche et les corridas qui n’ont pas eu le temps d’avoir lieu sont reportées au lendemain. La tradition veux ensuite que nous descendions tous dans l’arene avec la banda, danser en se donnant tous la main. La masse se deplace ensuite, toujours en dansant et en courant dans tout les sens, vers le centre de la ville. J’vous assure qu’a 3200m d’altiture c’est un truc de ouff de faire ca ! Tous la main dans la main, dans le meme esprit. Je ne connaît pas les mot pour decrire l’ambiance et la joie qu’il y avait dans nos cœurs. Ce soir là nous étions tous un peu crevé et avons passés une soirée calés à l´hotel à discuter.
Dimanche 7 Aout : Lever 7h30 pour aller découvrir l’hacienda ou travaille Sylvain, 45 minutes de combi nous mènent jusqu’au petit pueblo d’où il nous reste 1heure de rando pour atteindre l’hacienda. En Chemin on croise des enfants, tous plus mignons les uns que les autres… ca donne envie d’avoir des métisses je vous jure ! Les vaches et les moutons sont en liberté et là encore, la beauté du lieu est à couper le soufle (l’altitude également car 50% moins d’oxygene). On rejoins l’hacienda où apres visite des alentours on retrouve le Patron de Sylvain. Un francais aristo pensant encore comme au moyen age marié à une fille de coracora. Pour lui, je cite : "le declin de la France a commencé en 1789 !" Comme je dis: il faut de tout pour faire un monde et les gens comme ca nous aident à être comme on est. Pour clôturer la parenthèse, une petite anecdote: il a oser planter une croix sur un ancien cimetière inca de sa proprieté, Vive la profanation du conquistador qui a rien compri au respect! Retour au village pour la corrida. Cette fois ci on est invités par le maire au premières loges. Je ne sais pas comment rendre à ces gens toute la gentillesse qu’il nous ont montré si ce n’est en les remerciant mais ca nous paraît pas assez... Cette après midi là j’ai eu l’honeur également de boire le sang d’un torreau tué 5 minutes avant dans la corrida. De partout les gens nous regardent, ils sont curieux de voir ces gringos, il se demandent surement comment ca se fait qu’on est là au fin fond du pétrou comme dit Sylvain. Il y a dans leur regards autant de curiosité que de génerosité, peut être un soupson d’envie j'imagine. J'ai dit a Plinio (un prof du vilage) que quelquepart je me sentais coupable d'avoir toute ces richesses autant sur un plan materiel qu'au niveau de l'éducation, il m'a répondu que c'est pour lui une chance dont on se doit, pour eux, de profiter et pas gacher ! ca calme...!
Les femmes agées on les appelle "mamasitas" (petites mamans) et les vieux "papalindos" (beau papa). Certes il y a un ou deux bourrachos qui sont relous mais c’est pas dur de s’en débarasser. Le soir un des proprietaires des torreaux nous invite à manger la viande de l’aprem. De bons délires sur la carcasse et des bonnes discutions avec les anciens de la famille avant de retrouver le concert sur la place du village ! Le retour a l’hotel fut difficile apres cette pure journée et peu etre un peu trop de calientito (concoction chaude de rhum et d’herbes, bref je sais pas bien ce que c’est mais ca passe carément bien pour réchaufer!).
Lundi 8 aout : Réveil tardif, un bon p'tit repas, la corida, toujours des rencontres farfelues et le soir un concert. Musique typique et surtout tellement de discutions. La seule chose qui me parait vraie en ce monde, la seule chose sur laquelle j’ai l’impression que je peux me fonder, c’est les échanges avec les gens. Et ce soir là comme tout le séjours nous avons beaucoup discutés des choses de la vie, de nos questions les plus pronfondes aux délires les plus cons... mais je me répète, pour moi c’est ca qui est vrai, partager avec les gens car on en a tant à apprendre et aussi j'espère à leur apporter.
Mardi 9 aout : dernier jour, les parents de Sylvain et deux autres gringos nous ont dit adios tôt ce matin, pas de tristesse, au contraire faut qu’on en profite 2 fois plus. La corrida on la fait depuis le debut et jusqu'à la fin, ensuite un concert nous attends. Le soir nous avons mangé avec le chef de la securité de coracora, Plinio et sa femme (tous trois excellents). En desert un maté de coca (infusion) pour digerer et reprendre un peu d'energie. Au passage nous avons croisés le maire qui nous a inviter a revenir pour la fete du village le 22 octobre… Humm ca me paraît tout simplement inévitable ! Nous sommes ensuite allés au concert d’entre autre les « Najanrita de sucre ». Petite anecdote le chef de la secu avec qui nous etions rentrés, a passé sous sa veste 1 bouteille de rhum (interdit normalement, là encore, j’comprends pas comment les gens pouvaient autant etre cool avec nous). Ce soir la nous avons dansé, dansé, et encore dansé, mélangés avec les locaux, vraiment un pur moment de bonheur ! Nos sommes rentres au petit matin 6h pour se reveiller a 8h et refaire avec Barbot tout le chemin inverse jusqu'à santiago. Nous etions dans le combi du groupe et leur avons pris un cd. Dur retour, franchement dur, mais ce voyage vallait tout l’or du monde. Nous avons beaucoup, barbot et moi, appris de ce voyage et en revenons changés et enrichis, notre cœur plein de souvenirs excellents et le plus important de nouveaux amis tous sur la misma onda. Benabar dit que le bonheur ne se trouve pas en lingots mais en petite monaie, moi je crois que cette fois ci nous sommes tombés sur une mine d’or… il est aussi vrai comme dit Manu Chao que " y l'hombre viene y l'hombre se va, por la frontera..." et c'est toujours dur de quitter des personnes avec qui on a vécu des intants inoubliables!
A notre retour à Santiago, Ben un pot de la fac était arrivé du matin et tonton Pedro (mon proprio) avait organisé une petite soirée avec des colombiens, chiliens, espagnols, peruviens, mexicains, belge, et nous autres francais. Que de mieux pour une réadaptation ;-) !!!
Au final rien ne s'est passé comme nous avions prevu avant de partir. Nous ne sommes pas allés en Argentine, Carlos n'a pas pu nous rejoindre à Coracora, il a passé en revanche de trés beaux jours en amoureux sur le lac Titicaca. Le hazard à ses raisons et je pense que tant que l'on reste positif les vents nous portent dans le bon sens...
Le lendemain Barbot à raté son avion, mort de rire ca nous a fait une soirée en plus ensemble et il l’a finalement pris sans problèmes le lendemain.
Coracora Corazon !
Toute ma reconnaissance aux habitants de coracora à qui nous devons beaucoup, une grande pensée aux nénés que nous avons rencontrés la bas, merci les gringos pour votre motiv, nos delires de Debrul et nos discutions, je vous dit à decembre pour manu chao et apres j’espere en France (si un jour nous arrivons à mettre de coté notre vie de globe trotteur et revenir au pays). Merci Jonathan, Juan Luis, Marlène et plinio pour avoir été là et trippé avec nous.
Quand à moi, Pedro dit que l’âme met toujours un peu plus de temps que le corp pour voyager, je crois que perso je suis toujours un peu perché dans ces hauteurs incas …
Carpe Diem! Flo
(PS: Je vous incite vivement apres "l'auberge espagnole" à voir "Carnet de voyage" un film retracant le debut de la vie du Che a travers l'amérique latine.)
" Ceux qui revent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui revent endormis... " Sylvain (Pinguino de los andes)
" L'homme est un nomade car sa vie est un voyage!!!!!!!!!!! " Thomas (Belette)
Commentaires
Un otro diario de motocicleta... para que siempre nadié olvida este viaje y principalmente tù... Para SiemPre en tù memoria... en tù cuerpo...en tù alma
C'est un merveilleux blog, Florian!!! J'aime les photos à Perou et les autres.
Mais où sont les photos des carretes?? ;-)
Hé bé mon cochon, ca fait plaiz de voir à quel point tu te fais du bien.
C'est cool, tu nous a pondu un bon carnet de route. T'as du en prendre pleins les yeux, profites en bien et profites aussi pour ceux qui n'ont pas cette chance.
Bon ben moi je vais retourner bosser, enfin si j'y arrive.....
Rhillu
PS: un jour ca sera mon tour. Oh oui, un jour ca sera mon tour